Méningites bactériennes et infection par le VIH : analyse d’une série hospitalière dans un CHU de Côte d’Ivoire - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les méningites bactériennes (MB) demeurent un problème de santé publique en Afrique subsaharienne. Cependant, peu de données hospitalières chez l’adulte sont disponibles en Côte d’Ivoire depuis une décennie. Dans le but de renforcer les stratégies de prévention, nous avions analysé les caractéristiques des MB chez les patients vivant avec le VIH (PVVIH) versus (vs) les patients non infectés par le VIH (non PVVIH) dans un service de maladies infectieuses et tropicales en Côte d’Ivoire.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective des dossiers de patients hospitalisés pour MB entre 1er janvier 2004 et 31 décembre 2010. Les critères d’inclusion étaient les patients atteints de MB non tuberculeuses définies par une hypercellularité du LCR>10 leucocytes/mm3 et l’identification bactérienne par techniques usuelles : coloration de Gram, culture du LCR, recherche d’antigène soluble dans le LCR et dont le statut sérologique VIH a été est notifié dans le dossier médical.
Résultats |
De 2004 à 2010, 118 cas de MB ont été colligés. Le statut VIH était connu dans 107 cas inclus pour l’analyse et correspondant à 80 cas de PVVIH et 27 cas de non PVVIH. Les données immunovirologiques des PVVIH n’étaient pas disponibles. Le sex-ratio H/F était de 0,54 chez PVVIH vs 0,93 chez non PVVIH, p=0,0003. L’âge moyen était de 36,2±1,6 chez PVVIH vs 32,4±2,3 chez non PVVIH, p<0,0001. Il y avait 58 (54,2 %) cas de pneumocoque dont 48 (60 %) cas chez PVVIH vs 10 (37 %) cas chez non PVVIH, p=0,0392. Le méningocoque [20 cas (18,7 %)] était le second germe dont 15 (19 %) cas chez PVVIH vs 5 (18,5 %) cas chez non PVVIH, p=0,9788. Le délai moyen des premiers symptômes et l’hospitalisation était de 15,2±1,3jours chez PVVIH vs 6,1±1,6jours chez non PVVIH, p<0,0001. Des complications évolutives étaient observées chez 30 (28 %) patients dont 23 (29 %) PVVIH vs 7 (26 %) non PVVIH, p=0,779. Ces complications étaient à type de troubles de la conscience (26 cas), encombrement trachéobronchique (20 cas), abcès cérébral (17 cas), hydrocéphalie (n=4 cas) et endocardite infectieuse (2 cas). La létalité hospitalière globale était de 36,4 %. Elle était de 42,5 % (34 cas) chez PVVIH vs 18,5 % (5 cas) chez non PVVIH, p=0,0258.
Conclusion |
Le profil des méningites bactériennes est différent chez les PVVIH et les non PVVIH. Il est caractérisé par une prédominance significative du pneumocoque, un retard à l’hospitalisation, un pronostic moins bon chez les PVVIH. Les stratégies de prise en charge méritent d’être renforcées par la vaccination contre le pneumocoque chez les PVVIH.
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Vol 47 - N° 4S
P. S94 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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